L'AVIS DU CHOREGRAPHE

« Chorus s’inscrit dans la rencontre, moteur de mon travail, cette fois-ci avec vingt-quatre choristes. Cette pièce est pensée comme mouvement d’ensemble : on parlera ici d’ensemble vocal et de danse chorale. »

« Cette pièce est née d'une rencontre avec le chœur breton Voix humaines », explique Mickaël Phelippeau, chorégraphe de la Cie Bi-p. Au milieu des choristes, il vit alors une expérience « fulgurante » :

« Ils ont chanté pendant une minute et ce moment-là a été tellement fort, le fait de vivre le son de l'intérieur, j'en ai eu les larmes aux yeux. Je me suis dit que Chorus devait faire vivre cette expérience à d'autres personnes. ».

C'est à l'occasion de la programmation de Chorus pour le festival des hivernales d'Avignon, en février 2015, que Mickaël Phelippeau a eu l'idée un peu folle de réunir 24 choristes de l'ensemble Campana pour leur proposer d'être les nouveaux interprètes de cette pièce.

Il leur propose de travailler sur la façon dont la voix peut générer du mouvement et le mouvement, du son, du souffle et de la voix. « Ça a été l'occasion de me dépasser parce que je ne suis pas chanteur », explique le chorégraphe. L'occasion de se dépasser aussi pour les choristes puisque le travail du corps est quelque chose qu'ils n'avaient pas nécessairement l'habitude d'aborder. « Ils se posaient quand même la question de la spatialisation du son, de la place de chaque choriste dans l'espace, ils avaient le souci de questionner le corps dans leur pratique », explique Mickaël Phelippeau.

Lui qui est habitué à travailler avec le corps a appréhendé la voix « comme un membre, comme un bras, une jambe ». Sauf que « c'est peut-être quelque chose de plus intime parce que c'est une intériorité qui s'extériorise en quelque sorte, ajoute-t-il. C'est aussi ça qui me touche avec la voix. Mais que ce soit le vocabulaire chanté ou chorégraphié, on parle de la même chose, ce sont juste des outils différents », sourit Mickaël Phelippeau.

« Le corps amène quelque chose dans la voix que seul lui peut… »

Lui qui est habitué à travailler avec le corps a appréhendé la voix « comme un membre, comme un bras, une jambe ». Sauf que « c'est peut-être quelque chose de plus intime parce que c'est une intériorité qui s'extériorise en quelque sorte, ajoute-t-il. C'est aussi ça qui me touche avec la voix. Mais que ce soit le vocabulaire chanté ou chorégraphié, on parle de la même chose, ce sont juste des outils différents », sourit Mickaël Phelippeau.

« Le corps amène quelque chose dans la voix que seul lui peut… »

Sur scène, les choristes commencent par entonner un choral de Bach de manière classique. La suite l'est moins. Le mouvement va s'ajouter à la voix : « les choristes vont effectuer une sorte de balayage permanent sur le plateau, répétant ce même choral, d'une minute environ, mais de manière différente à chaque fois ». Et cela 24 fois en tout, dans une chorégraphie multiple et organique.

Ce choral, Mickaël Phelippeau ne l'a pas choisi par hasard. « Il a quelque chose de très immédiat, il a cette vertu de m'embarquer très rapidement par ses couleurs vocales et joue beaucoup avec l'élévation, il est très évolutif alors qu'il ne dure qu'une seule minute. C'est une matière à travailler assez géniale ! ». Étirer un simple choral d'une minute jusqu'à totalement le transformer, en faire de même avec le travail du corps, c'est toute l'expérience de Chorus, une expérience réussie puisque, de l'aveu du chorégraphe, « leur son de chœur n'est plus du tout le même depuis, c'est bien aussi que le corps amène quelque chose dans la voix que seul le corps peut… »